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01/01/2022

2022, cette année électorale qui vient... en vain ?

 

L’année 2022 est une année électorale, la présidentielle dominant les élections législatives sans forcément les écraser : s’il paraît bien illusoire de tenter des pronostics, il n’est pas interdit d’évoquer les différents schémas possibles, sachant qu’il est parfois fort utile (et prudent) de « prévoir l’imprévisible et d’attendre l’inattendu ». Ainsi, le temps électoral du printemps pourrait bien s’achever par une nouvelle cohabitation, la quatrième sous la Cinquième République que le général de Gaulle n’avait pas fondé pour cela, en fait sinon en Droit. Le scénario d’un président reconduit qui perdrait les élections législatives du lendemain n’est pas à exclure quand, dans le même temps, les espérances populistes (de droite comme de gauche) n’arrivent ni à convaincre vraiment ni à gagner certainement. En fait, le résultat présidentiel dépendra aussi largement du nombre de candidats ayant réussi à passer le filtre des 500 signatures, mais aussi des développements prochains de la crise sanitaire et de ses conséquences économiques et sociales, aujourd’hui largement amorties (mais de façon qui ne peut être que temporaire) par la politique du « quoi qu’il en coûte », utile sans doute mais périlleuse financièrement, la dette publique ne cessant de croître et d’embellir au fil des mois et des plans de sauvegarde…

 

Dans une centaine de jours, nous serons fixés, du moins pour la présidence de la République, et il faudra ensuite attendre quelques semaines encore avant la formation du gouvernement issu de l’alliance majoritaire en sièges à l’assemblée nationale. Je doute qu’il y ait alors un « état de grâce » pour le Pouvoir sorti des urnes, et je redoute (à moins que je ne l’espère, au moins pour certains de ses aspects politiques de possible refondation…) une après-élection compliquée, tant (sur le plan extérieur) du fait d’une Allemagne économiquement imposante et socialement rigide que des velléités états-uniennes de « casser les reins » de la France (M. Biden est un adversaire qui peut nous rappeler l’attitude détestable de Franklin Delano Roosevelt à l’égard de la France libre du général de Gaulle), et tant (sur le plan intérieur) des revendications libérales pour l’allongement du temps de travail (l’économiste Jean-Marc Daniel évoquait le fait que le dossier des retraites était quasiment « bouclé » du fait de l’endettement accéléré du pays conséquent à la crise sanitaire) que des ressentiments accumulés par des classes de Français actifs fragilisées par la globalisation et, par la même occasion, par la numérisation (l’artificialisation ? la « dématérialisation » ?) de la société, deux processus renforcés en ces temps étranges de Covid-19, un double phénomène que certains évoquent sous la formule de « grande réinitialisation », formule que l’on doit à Klaus Schwab, fondateur du forum de Davos…

 

Mais la campagne présidentielle aura-t-elle vraiment lieu ? Bien sûr, elle a déjà commencé depuis longtemps et le drame de la République quinquennale est sans doute que la France semble en « présidentielle permanente », au risque d’empêcher toute véritable politique de long terme et de, trop souvent, « cannibaliser » le travail de l’Etat. Mais, la campagne des « derniers mois » est ce moment particulier durant lequel a lieu le véritable « combat des chefs » dont il ne devra en rester qu’un ! En fait, la dépense d’énergies électorales pour la présidentielle est souvent un gaspillage de forces qui auraient été plus utiles pour le débat législatif, au niveau national comme au niveau local, et cette bagarre pour la magistrature suprême, en définitive, tend à déposséder les citoyens de leurs pouvoirs réels de peser sur la gestion de leurs espaces civiques de proximité : en étant « la reine des élections », la présidentielle renforce, non pas l’unité nationale, mais la centralisation politique, et il n’est pas surprenant de constater que la plupart des candidats à celle de 2022 sont des Parisiens, sinon de souche, du moins de « situation ». Cela ne serait pas forcément dérangeant si de véritables pouvoirs locaux, de décision et de création législative, existaient dans les régions et dans les communes, mais ce n’est pas vraiment le cas, sauf à la marge : l’actuelle crise sanitaire a confirmé cette centralisation et l’absence d’autonomie des pouvoirs locaux, au risque de provoquer incompréhensions et ressentiments dans les provinces. « Depuis le temps que Paris impose sa loi à ceux du Nord au Midi qui n’en veulent pas… », affirmait une vieille chanson des années 1970 (1), et le processus de métropolisation n’a, en définitive, fait que confirmer le rôle prépondérant de Paris dans la politique française tout en étendant « l’archipel métropolitain français » aux points cardinaux du pays et en asséchant un peu plus les territoires ruraux et les « périphéries », anciens réservoirs des colères populaires et enracinées, celles des Bonnets rouges de l’époque louisquatorzienne aux Gilets jaunes de 2018, des Vendéens et des Chouans de 1793 aux pêcheurs en révolte de 1995, etc.

 

Cette année électorale est l’occasion, en définitive, de rappeler tout ce qu’une Monarchie royale pourrait amener à notre pays et ce dont il pourrait le libérer. Cela sera l’occasion d’une prochaine note…

 

 

 

 

 

Notes : (1) : « Chouans, en avant », dans l’opéra rock « La Révolution française » présenté en 1974.

 

 

29/07/2021

Les royalistes présents dans la campagne présidentielle de 2022 ? Oui, bien sûr...

 

La période des vacances estivales est normalement le moment où les esprits et les corps s’abandonnent au désœuvrement ou aux loisirs, même si l’histoire du XXe siècle nous rappelle que c’est aussi le temps des tensions géopolitiques et des déclarations de guerre (l’été 1914 ; septembre 1939, quand la rentrée des classes n’était pas encore faite…). Mais cette année, c’est la question sanitaire qui domine, qui écrase même (et c’est bien malheureux) l’actualité et ses débats, au risque de nous empêcher de voir l’essentiel, qui n’est pas forcément dans une pandémie relativement peu létale (au regard de l’histoire médicale, qui aurait beaucoup à nous apprendre). Les chaînes d’information jouent leur rôle de « distraction », mais suscitent de plus en plus la méfiance – compréhensible et souvent fondée - des citoyens, au risque de voir les autres modes de circulation des informations et des discussions occuper de plus en plus le terrain ainsi déserté par les « médias de masse » et s’imposer comme alternatives à ce qui paraît (à tort ou à raison, selon les interlocuteurs) comme une « propagande d’État » quand elle s’avère plutôt celle de l’idéologie dominante de ce que l’on pourrait qualifier, en paraphrasant Bertrand de Jouvenel, de « Minotaure » désormais mondialisé (1). Il me faudra revenir, néanmoins, sur la question des libertés (et j’emploie ce mot au pluriel à dessein), principales victimes des errements des politiques sanitaires d’une République capable de dire et de se dédire à quelques semaines d’intervalle, et sur celle des « gagnants » de la crise (ce dernier terme dont l’étymologie est révélatrice quand elle indique la « séparation » entre un avant et un après), que l’on peut synthétiser en trois lettres : BBC, soit Big Data/Big Tech (certains diraient plutôt Big Brother), Big Pharma et Chine…, sans pour autant négliger d’autres gagnants périphériques et, plus encore, idéologiques sur lesquels, là encore, je reviendrai ultérieurement (2).

 

Or, au-delà de la crise sanitaire, d’autres sujets méritent l’intérêt et l’action, tant sur le plan social qu’environnemental, sans négliger l’économique et le politique : la lourde dette publique de la France (à laquelle il faudrait rajouter les dettes privées qui fragilisent une part désormais importante de la population de notre pays) dont le journal Les Echos expliquait perfidement il y a peu qu’elle était « alourdie de 67 années » à cause du soutien aux entreprises et des politiques sociales liées à la crise de la Covid (mais sont-ce vraiment les causes profondes ?) ; le chômage structurel qui touche autant les jeunes que les plus anciens, alors même que – paradoxe ! - nombre de professions ne trouvent pas de candidats, que cela soit dans le monde agricole ou dans les métiers de bouche ; la question des retraites, relancée à la veille de l’élection présidentielle, les candidats de la Droite officielle proposant un report de l’âge de départ à la retraite à 65 ans quand le président en exercice évoque 64 ans et que l’Union européenne souhaite 67 ans ; la transition énergétique qui, par le biais des institutions européennes et sous la pression de certaines féodalités financières mais aussi de quelques écologistes naïfs, sacrifie certains secteurs d’activité pour se rallier à des solutions (ou considérées telles) sans véritable stratégie d’ensemble sur le long terme ; etc. Si ces sujets (et tant d’autres) devaient être « oubliés » lors de l’année politique qui s’annonce, cela serait, non seulement dramatique, mais criminel : il importe de les mettre sur le tapis des discussions et d’en débattre librement et honnêtement, sans limiter la réflexion aux seules postures idéologiques dominantes. N’est-ce pas le rôle des royalistes, qui s’abstiendront sans doute de présenter un candidat à la présidentielle du printemps prochain, de poser les bonnes questions et d’y apporter quelques réponses, pas forcément dogmatiques mais pragmatiques sans oublier d’être imaginatives et toujours en cherchant le Bien commun, celui de la nation qui fait celui de ses citoyens et habitants ? Si les royalistes affichent « Plutôt le Roi que la présidentielle ! », cela ne signifie pas qu’ils se désintéressent de la politique réelle mais, au contraire, qu’ils s’engagent, sous leurs couleurs et sans concessions inutiles, en toute indépendance d’esprit et d’action, dans une campagne de long terme pour proposer « autre chose que ce qui domine aujourd’hui ». Le « combat des chefs » de 2022, s’il ne nous laisse pas indifférent, n’est pas notre préoccupation principale : nous n’attaquerons pas les candidats pour ce qu’ils sont (ou semblent être), mais sur leurs programmes si ceux-ci ne correspondent pas aux intérêts de la nation et de ses populations.

 

Les royalistes ne sont pas dupes d’eux-mêmes : ils savent que la Monarchie royale n’est pas et ne sera pas, en 2022, au centre des débats politiques, et qu’elle ne sera pas ré-instaurée à la fin de cette année-là. Mais il dépend d’eux, de nous, que le recours institutionnel que représente la Monarchie royale devienne, de plus en plus, visible, intelligible et crédible. « L’avenir dure longtemps », disait le comte de Paris à la suite du général de Gaulle qui le lui avait écrit : le saisir est le moyen de ne pas désespérer et de poursuivre ce nécessaire combat au bénéfice des générations de cette France qui, toujours, veut (doit !) vivre, libre et forte. « Demain, la Monarchie », n’est pas une formule de procrastination politique, mais un appel à réduire le délai avant qu’elle devienne réalité institutionnelle. L’histoire n’est jamais finie et ce qui semble impossible en un temps devient parfois naturel ou logique un peu plus tard : à nous de préparer cet avenir royal que, tout compte fait, la France mérite à défaut, pour l’heure, d’y penser déjà…

 

 

 

(à suivre, évidemment…)

 

 

Notes : (1) : Le livre « Du Pouvoir », publié dans les années 1940 par Bertrand de Jouvenel est une réflexion sur l’accroissement de la puissance des pouvoirs d’État au fil des siècles, les révolutions et les crises jouant souvent un rôle d’accélérateur de cette montée en puissance.

 

(2) : La lecture du livre « Bienvenue dans le pire des mondes », publié en 2016 sous la direction de Natacha Polony et du Comité Orwell, est tout à fait éclairante pour saisir ce qui se passe actuellement et qui n’est que l’accélération et la confortation de processus qui s’inscrivent dans celui, plus général, de globalisation : là encore, il sera nécessaire d’y revenir…

 

 

22/02/2019

Benalla, c'est reparti !

C’était le feuilleton de l’été, c’est en train de devenir celui de l’Etat… L’affaire Benalla n’en finit pas de rebondir comme ces balles noires si populaires dans les années 1970 que l’on projetait contre le sol et qui aurait fait devenir fou le marsupilami ! Depuis mercredi soir, le « bel Alexandre » dort en prison, tout comme son compagnon d’infortune, ancien salarié du parti présidentiel, tandis que le Sénat a lancé, dans l’après-midi de ce même mercredi, une véritable offensive contre la Cour élyséenne, à laquelle, du haut de son porte-parolat, le féal Griveaux répond par un discours sur « les contre-vérités du Sénat » et son chef de gouvernement par un ton méprisant : quelle ambiance ! Quel triste spectacle d’une République qui parle de morale et pratique la petite vertu…

 

Cette affaire, qui n’est pas exactement une affaire d’Etat mais plutôt d’état d’esprit, mérite-t-elle toute l’attention que lui consacrent les médias ? Je n’en suis pas sûr, et je préférerai largement entendre évoquer les vrais débats sur la mondialisation, la place de la France dans le monde, les questions environnementales et sociales, plutôt que les ragots de cour et les rumeurs infâmes qui salissent, sans profit pour la France, la famille présidentielle. L’image de la magistrature suprême de l’Etat en sort abimée et celle de la France avec elle, et c’est l’un des grands scandales que l’on doit à la République !

 

Bien sûr, je ne confonds pas politique et morale, et j’ai en tête la fameuse formule d’Henri Vaugeois, souvent mal comprise d’ailleurs, « Nous ne sommes pas des gens moraux ». Parfois, la politique, au nom de la raison d’Etat chère au cardinal de Richelieu, conduit à des pratiques peu sympathiques et fort amorales, voire moralement condamnables. Mais, là encore, je sais faire la différence entre le service de la France et de son Etat avec le service d’un système qui se sert de la France plutôt que de la servir. Avouons que, dans l’affaire actuelle, nous voilà bien ennuyé de constater que la sauvegarde d’un système oligarchique, sous les ors du palais de Madame de Pompadour, a prévalu sur l’intérêt de l’Etat : les féodaux, au sens médiéval du terme, tiennent l’Etat, et Jupiter, que je crois inspiré autant par Machiavel que par Mazarin, n’arrive pas totalement à s’élever à la hauteur du souverain qu’il aimerait, sans doute, être. Est-ce sa simple faute ou celle d’un système qui a tendance, essentiellement, à « neutraliser » tout ce qui pourrait le fragiliser ? C’est là que l’on mesure la justesse du propos d’Emmanuel Macron dans l’été 2015 quand il évoquait les faiblesses de l’Etat depuis la Révolution : « Il y a dans le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent. Dans la politique française, cet absent est la figure du roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort. La Terreur a creusé un vide émotionnel, imaginaire, collectif : le roi n’est plus là ! On a essayé ensuite de réinvestir ce vide, d’y placer d’autres figures : ce sont les moments napoléonien et gaulliste, notamment. Le reste du temps, la démocratie française ne remplit pas l’espace. On le voit bien avec l’interrogation permanente sur la figure présidentielle, qui vaut depuis le départ du général de Gaulle. Après lui, la normalisation de la figure présidentielle a réinstallé un siège vide au cœur de la vie politique. Pourtant, ce qu’on attend du président de la République, c’est qu’il occupe cette fonction. Tout s’est construit sur ce malentendu. » Si même Jupiter le dit…